Je souhaitais vous citer quelques exemples flagrants de violences ou incivilités survenues dans notre collège, dans le Pas-de-Calais. Ce collège est qualifié de “collège tranquille” par la direction, qui selon l’équipe éducative, semble éviter de prendre des décisions plus fermes vis-à-vis d’éléments perturbateurs restreints certes, mais qui gangrènent le reste des élèves. Ce qui nous interpelle le plus, ce sont les conséquences sur les élèves qui eux respectent les règles et qui souhaitent travailler, et qui se trouvent menacés et obligés de supporter les actes desdits perturbateurs.
Voici les exemples les plus alarmants pour les années 2010 et 2011, parmi d’autres :
Violence physique : “se bat violemment avec un élève de sa classe (acte prémédité), nécessitant l’intervention d’une surveillante qui se retrouve blessée en le séparant”. Sanction appliquée : exclusion temporaire avec sursis transformée en deux heures de retenue après les cours.
Problème de comportement : “comportement inadmissible lors du match interclasses dont il était exclu : provocations, tutoiement, menace physique et verbale”. Sanction : 7 jours d’exclusion. Le même élève, la même journée, brimade : “brimade voire attitude harcelante envers une fille de la classe.” Sanction : exclusion temporaire d’un jour.
Insulte envers une élève et problème de comportement : l’élève a insulté une camarade de “bourrelet, vache, crapette”, s’est écrié “je vais t’en coller une” et s’est levé pour le faire avant d’être arrêté par la professeure, est sorti de cours sans autorisation. Quelques jours auparavant, le même élève avait donné un coup de règle sur l’œil d’une camarade (arcade sourcilière, heureusement!). Sanction prise pour les deux incidents réunis : 1/2 journée d’exclusion.
Problème de comportement en classe : un élève a volontairement perturbé un cours d’histoire. Bavardages incessants, “je m’en bats les couilles”, “putain ça me casse les couilles”, tape sur sa chaise, contre le mur, “allez madame quand vous aurez fini la deuxième page vous m’excluez ? Allez, j’encourage madame”, “je ne sais plus quoi faire pour être exclu”.
Et rien que pour ce début d’année civile : Manque de respect : “a perturbé le cours d’EPS et a très mal réagi aux remarques du professeur (ça pue ici, cours de merde). Quand le professeur lui a demandé de se rhabiller, il lui a fait un bras d’honneur face à toute la classe”. Ce même élève avait déjà lancé dans la cour un caillou qui avait atterri sur le torse d’un professeur qui vendait des pains au chocolat au profit de l’association sportive. Sanction pour cette seule action : deux jours d’exclusion. Depuis il a insulté une professeure de français : “sale pute, je vais te défoncer, t’as été élevée dans une porcherie“. On attend les sanctions, sachant que sur la première notification d’exclusion la direction avait indiqué que “toute récidive entraînerait des mesures plus graves”. On attend.
Bagarre : “insulte, provoque et se bat avec une fille de sa classe en cours de mathématiques” Sanction : 1/2 journée d’exclusion. Cela mérite que le contexte soit donné : l’élève masculin provoquait souvent cette élève de la classe et lui touchait les fesses ou le corps, jusqu’au moment où elle en a eu assez (elle a été très très patiente) et elle lui a fait des remarques. C’est ce qui a provoqué son action en maths. Le même élève a attendu une professeure à la sortie des cours et devant d’autres élèves, a dit : “regardez-la cette salope“. Je n’ai pas eu connaissance de la sanction.
Problème de comportement et de travail : “malgré les punitions et entretiens, l’élève persiste à adopter une attitude indisciplinée et provocatrice lui valant d’être exclu quasiment à chaque cours. A cela s’ajoute un refus constant de travailler”. Sanction : exclusion d’un jour.
Violence physique : “règle un différend mineur avec une élève en la frappant violemment (coups de poing et de pied) nécessitant une consultation hospitalière”. Sanction : 1/2 journée d’exclusion.
La direction a été alertée de notre inquiétude en 2007, 2009 et 2010 par des réunions prévues à cet effet. Nous sommes en 2011…
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