Je suis enseignant de lettres en LP depuis 30 ans. L’année dernière, j’ai été provoqué, insulté et menacé par un élève ivre d’alcool et de cannabis de façon régulière, en cours ou dans les parties communes de l’établissement.
Malgré les fiches de signalement et les rapports à ma hiérarchie, aucune sanction n’a été prise, car l’élève se trouvait “en situation difficile” selon la CPE et l’assistante sociale. À aucun moment l’élève n’a été considéré autrement que comme étant une victime… Il a donc été décidé de lui accorder une “seconde chance” mais il a préféré “sécher” mes cours de façon chronique, se refusant à l’idée de devoir me présenter des excuses, condition préalable que j’ai émise à sa réintégration. Absentéisme dont je ne me suis pas plaint, me bornant de relever de façon systématique ses absences.
Puis s’est produit un second incident de même nature, où l’élève après avoir tenu des propos racistes, bien que lui-même d’origine étrangère, m’a menacé physiquement et m’a dit que je “brûlerai en enfer” quand je serai mort. Venant d’un toxicomane alcoolisé ça ne manque pas de saveur…
Suite à cela, le proviseur m’a fait venir dans son bureau pour m’annoncer que l’élève qui était “en danger mais sans en être conscient” réintégrerait le cours, mais qu’on allait s’arranger pour le rapprocher de son lieu de résidence l’an prochain… bla bla bla. Je lui ai confié désabusé que selon moi il ne tarderait pas à récidiver.
Huit jours plus tard, le même élève agressait violemment le chauffeur de son bus.
Le proviseur, contraint et forcé, a dû faire un conseil de discipline et exclure l’élève mais est quand même allé témoigner en sa faveur lors du procès en correctionnelle… il existe encore des gens admirables.
— Lycée, 31 ans d’ancienneté