Je suis TZR depuis trois ans, en Lettres modernes. L’an dernier, j’eus une classe de sixième et trois classes de quatrième et j’étais professeur principal. Une élève de sixième relevant de SEGPA mais dont la mère refusait systématiquement l’entrée dans ce type de classe me dit un jour : “C’est ma mère qui va venir et te traîner par les cheveux“, relayée immédiatement par une autre élève.
J’avais fait auparavant des rapports pour ces élèves mais qui n’ont jamais été envoyés aux parents. J’ai refusé de prendre une des élèves dans mon cours et j’ai menacé le père de porter plainte, ce que me déconseillait mon chef d’établissement.
Par ailleurs, une élève de quatrième pour laquelle j’avais déjà fait de nombreux rapports mais à laquelle on avait octroyé en conseil de classe les “satisfactions” en passant outre mon refus, a déclaré à la fin d’un cours : “Si elle porte plainte, je l’attends avec des barres…“.
La direction n’a pris aucune sanction, alors que l’élève avait été déjà exclue du conseil d’administration pour incitation à la violence dans une bagarre, et m’a reproché de mettre mes élèves en danger. Elle m’a forcé à me mettre en arrêt maladie. Je me suis rendue chez mon médecin où je me suis fait arrêter, non pour maladie, mais pour dépression en raison de la manière dont j’étais traitée par mes supérieurs hiérarchiques et j’ai adressé une lettre au rectorat.
Ce que je regrette le plus, c’est la lâcheté des autres professeurs de l’équipe pédagogique qui ne m’ont jamais soutenue, qui m’ont reproché mon attitude avec les élèves, et qui n’ont pas cherché à adopter un comportement cohérent et ferme dès le début mais ont essayé d’éviter les vagues. Ils ont été à l’image de l’administration qui a voulu m’empêcher d’exclure des élèves et qui recommandait de garder les élèves en cours en fermant la porte.
Les élèves sont ce qu’ils sont mais ce qu’ils sont est le résultat de la démission et de la veulerie de TOUS les adultes face à eux, parents, professeurs et administration. Les professeurs parlent beaucoup de la responsabilité des parents et on la mésestime il est vrai cependant après ma mésaventure je me suis demandée dans quel établissement, tous les professeurs avaient décidé de faire grève plusieurs jours pour défendre un collègue maltraité ?
— Lycée, 3 ans d’ancienneté