Un jour, je confisque, après vingt minutes de tractations, le pistolet qu’un élève braquait, « à bout touchant », comme on dit, sur moi-même et ses camarades, pendant le cours.
Le pistolet une fois en sécurité sous clé, la clé dans ma poche, j’exclus le charmant jeune homme et continue le cours dans le calme.
Je confie l’objet au principal, me disant que cette fois, enfin, il ne pourra pas me dire que c’est « mon ressenti » qui me trompe sur le climat de violence de ce collège REP, où j’enseigne, parfois avec bonheur, depuis dix ans. « Décidément, vous êtes toujours aussi peu diplomate », me lance-t-il à la cantonade.
De sanction, aucune.
En revanche, respect absolu des élèves, et pour longtemps : j’avais tenu tête…
— Retraité de l’éducation nationale, 40 ans d’ancienneté