Sa voiture caillassée par un élève

Innombrables sont les incidents qu’on ne pourra pas répertorier car les administrateurs de collège ont des consignes pour faire barrage à la plupart des incidents (voir notamment le fait qu’on n’écrit pas sur le bulletin trimestriel les “avertissements de travail” ou de “conduite” ! Le papier passera à la poubelle !). Les parents d’élèves présents au conseil d’établissement sont systématiquement du côté de l’élève. Par exemple, un élève de la Segpa démolit la voiture du principal adjoint à coups de cailloux. Au conseil de discipline, l’élève n’est pas renvoyé.

Les parents plaidaient pour minimiser l’incident ! 1700 euros de réparation, l’élève se pointe le lendemain dans les couloirs et croise le principal adjoint. Rien n’a changé sous le soleil. Et des exemples comme ça, il y en a quotidiennement. Insultes, refus de travailler, d’ouvrir son livre, d’apporter même son cahier.

Mais il ne faut pas que ce recensement en cache les causes profondes. Le collège unique tel qu’il a été conçu, est un piège. C’est la mise à mort de l’enseignement des années 1970, pas celui d’un élitisme chevronné et destructeur, mais celui avec des parcours variés et adaptés aux élèves, celui des filières avec passerelles, des examens qu’on respectait, des débuts de voyages émancipateurs et découvreurs, des sorties culturelles, celui d’une pédagogie d’ouverture. Je me souviens dans ces années, j’avais 13 niveaux scolaires différents au collège. Et c’était formidable. On savait pour qui on travaillait. Et pourquoi. À chacun sa vitesse, à chacun ses besoins spécifiques.

— Collège

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.