Diffamée par ses élèves

Après 5 ans dans une REP zone violence sensible du Val d’Oise (je m’y suis même fait casser la figure par un frère d’élève), j’ai migré vers le Nord en espérant y trouver un peu de sérénité.

Que nenni !
Juste avant les vacances de février (académie de Lille), j’ai été convoquée par le principal à grand renfort de papiers à en-tête et de manière très officielle.

Quatre élèves dont l’administration a conservé l’anonymat auraient rédigé un “rapport” me concernant lequel aurait été transmis bizarrement à l’adjointe et dans lequel je suis accusée de nombreuses choses aussi diverses qu’insensées, comme “traiter une classe entière ou la COP de fils de…” ou de “manger des chamallows en classe” ou encore “d’avoir le téléphone collé à l’oreille en cours pour que mes collègues me livrent des cafés…”. Il ne m’a pas été permis malgré plusieurs demandes de lire de mes yeux ce fameux “rapport” ni même de lire les notes prises par l’ajointe lors de “l’entretien” concernant cette affaire.

De l’entretien avec ma hiérarchie, il apparaît que non seulement je serais un “professeur dictateur” mais aussi “trop laxiste” (il faudrait savoir); je ne saurais pas intéresser mes élèves ; je ne fais pas suffisamment de pédagogie différenciée ; apparemment je ne sais pas gérer des conflits avec mes classes. Les sycophantes anonymes se sont vantées avec délectation auprès de tous leurs camarades de ce fameux rapport.

Je suis écœurée du crédit démesuré qu’on porte aux dires d’élèves dont chaque collègue les connaissant s’accorde à dire que ce sont des jeunes filles affabulatrices et franchement peu travailleuses, et à l’inverse de la suspicion malsaine qui pèse à présent sur moi.

J’envisage de porter plainte contre X (puisque officiellement je n’ai pas eu connaissance des noms des élèves) pour diffamation.

— Lycée, 5 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.