Injuriée et menacée de mort

Les insultes et menaces font partie du quotidien en Lycée Professionnel. TZR puis titulaire en poste fixe, j’ai fait l’expérience des violences verbales et physiques dans différents LP du Nord- Pas de Calais.

Les insultes : put… ” “ sal… ou paroles désobligeantes qu’est ce qu’elle me veut celle-là, fermez là de quel droit… je m’en bats les coui… sont mon quotidien.
Parfois je me retrouve menacée de mort pour avoir demandé un devoir ou simplement pour avoir demandé à un élève de faire son travail. Cette année, j’ai porté plainte pour des menaces et ma voiture a subi les représailles habituelles.

Les filles comme les garçons savent faire la différence entre leur langage parfois “vulgaire” et les mots destinés aux professeurs. Ils font semblant d’ignorer la violence de leurs propos pour se défendre mais les utilisent volontairement à répétition si l’on fait semblant de ne pas comprendre.

Notre hiérarchie nous demande d’être conciliant de façon indirecte vu que ces “incivilités” sont à peine sanctionnées et que les dommages physiques (vêtements, véhicules…) sont rarement indemnisés. Certains collègues pardonnent au nom de la misère sociale mais je crois qu’ils font “fausse route”.

Nous préparons en LP les salariés et entrepreneurs de demain : vendeurs, assistants administratifs, plombiers, garagistes… J’aime mon métier mais je ne crois pas que je sois payée pour être insultée et injuriée. J’accepte volontiers d’enseigner dans des zones défavorisées en sachant qu’il n’y aura aucune reconnaissance de mon employeur. Mais j’aimerais au moins ne pas être l’objet de violences verbales ou physiques parce que je fais simplement mon travail de professeur.

Pourquoi nos élèves sont-ils “choqués” qu’on leur demande de travailler sans le bonnet et le manteau en classe alors qu’il fait 25 degrés ? Pourquoi sont-ils outrés qu’on leur interdise de manger et de boire en classe pendant les cours ? Pourquoi réagissent-ils violemment lorsqu’on prononce le mot TRAVAIL ?

— Lycée, 6 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.