Après une période de longue maladie, je réintègre mon école et me retrouve en classe de CE2 avec un élève atteint d’autisme. J’ai commencé l’année scolaire sans AVSI et devait supporter, à longueur de journée, l’agressivité de cet enfant tirant des coups dans toutes les directions, m’insultant à répétition, parlant à haute voix sans s’arrêter, et perturbant sans cesse le déroulement de la classe.
J’ai dû patienter au moins 3 semaines avant de voir arriver cette aide. Maintenant les conditions demeurent toujours aussi difficiles et l’AVSI ne pense qu’à s’en aller ! Face à une telle situation, on sent la pression qui consiste à se taire, à ne rien dire et à supporter sous peine d’être mal jugée.
J’aime beaucoup mon métier mais je dois reconnaître que les conditions de travail deviennent de plus en plus dures, si dures que parfois je sens le désespoir monter. Et c’est curieux comme autour de moi je ne vois aucun collègue épanoui d’autant plus que les exigences ministérielles, la tâche administrative, les réflexions autour des préparations se corsent davantage ; on attend de vous que vous soyez excellent partout sans jamais vous arrêter.
Parfois, j’ai l’impression de crouler sous le travail et d’être envahie de sentiments débordants. Quand est-ce que l’administration aura plus d’égards pour les enseignants ? Pourquoi avons-nous souvent le sentiment d’être considérés comme des riens du tout ?
— Primaire, 12 ans d’ancienneté