Handicap et harcèlement

Bonjour,

Malentendante et reconnue travailleur handicapé depuis le 4 février 2010 par la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), je demande auprès du rectorat depuis décembre 2016 (date du premier contact avec le médecin du travail du rectorat), une adaptation de mon poste.

Le 28 mars 2017, l’inspecteur académique M. R. a pu constater, lors d’une inspection-conseil à ma demande, mon impossibilité d’enseigner avec les seules prothèses auditives. Afin de pouvoir entendre les élèves en classe, mon audioprothésiste m’a proposé de tester un micro. Les tests ont montré que ce matériel me permettait d’entendre l’ensemble des élèves, quelles que soient les circonstances : cours magistraux, TP en salle informatique, travaux de groupe… Ce matériel mobile, facile à mettre en place, m’est indispensable pour enseigner correctement.

Le médecin du travail, Mme D’H., rencontrée à plusieurs reprises, ne comprend toujours pas la mesure de mon handicap et refuse de fournir le document nécessaire pour l’adaptation de mon poste. L., correspondante Handicap académique, me propose une aide financière uniquement sur mes prothèses auditives, car elle dit appliquer « un règlement ». Elle refuse de prendre en charge le micro. L’intervention de J., médiateur académique, n’a pas permis de régler le problème.

Le catalogue des interventions 218 du FIPHFP (Fond d’insertion pour les personnes handicapées de la fonction publique) propose pourtant dans la rubrique 19 une adaptation du poste de travail, qui pourrait s’appliquer au micro indispensable pour mon travail. Mais cette rubrique semblerait ne pas être applicable aux malentendants… Je n’ai pas été entendue, et je suis donc dans l’obligation de financer, dans un premier temps, sans l’aide du rectorat, le matériel nécessaire pour assurer mes fonctions d’enseignante, ce qui représente plus d’un mois de salaire.

Sachez que je vais tout faire pour que la loi soit respectée, même dans la fonction publique.
L’article L5213-6 du Code du travail demande à tout employeur d’adapter le poste de travail aux personnes handicapées.

Médecin du travail, Dr D’H. du rectorat de Versailles 6-déc.-16 demande de rendez-vous 12-janv.-17 RDV obtenu 20-janv.-17 RDV je demande une aide matérielle pour mieux entendre les élèves, elle me propose uniquement un arrêt de travail !
1-mars-17 par mail, m’autorise de contacter directement Mme D.

19-mai-17 Second RDV
Je renouvelle ma demande d’aide matérielle : appareils auditifs et micro ; elle refuse, et commence à me reparler d’arrêt de travail ! Je lui explique que tous mes contacts (inspecteur académique, Sameth…) me demandent ce papier, je dépends entièrement de ce papier qu’elle seule peut me donner.
Elle me conseille de me faire suivre par un psy !!!
Je lui réexplique que ma maladie est évolutive, que ma surdité baisse régulièrement et que d’autres points de santé apparaissent. Elle commence sur son ordinateur la saisie d’une demande d’appareils auditifs. Je ne verrai jamais ce document, elle refusera de me le donner et le transmettra directement à Mme F..

Elle photocopie la RQTH de 2010, Je lui propose mon dernier bilan auditif. Elle dit l’avoir, je lui explique que celui qu’elle a devant elle date de l’ancien dossier, donc de 2010.
Elle ne sait pas dans quel sens lire le bilan auditif et tourne quatre fois le papier… puis repart à la photocopieuse.
Je prends initiative de la rejoindre pour lui proposer mes résultats d’analyses sanguines et d’urine confirmant les points de santé qui s’affaiblissent. Elle commence à me crier dessus et me raccompagne à son bureau.

Elle ose me dire « Mme R., je reçois de vrais handicapés qui ont besoin d’aides. »

Elle regarde ces analyses et commence à se calmer. Repart faire des photocopies de ce document.
À son retour, je profite de son calme revenu, pour lui demander des précisions sur la liste d’aide inscrite sur le site du rectorat. Elle insiste et dit que seul le matériel mobile sera pris en charge par le rectorat.

7-mars-Dix-huit mails de ma part.
Puis-je obtenir un double du certificat médical académique indiquant que les prothèses auditives et une aide par microphone sont indispensables pour enseigner ?
Mon dossier auprès de Mme C. reste bloqué.
Or, sans l’aide par micro, je ne peux entendre mes élèves en classe.

8-mars-18 sa réponse par mail
« Après un entretien téléphonique avec Mme C., je vous confirme qu’il ne manque aucun document de ma part pour votre dossier. »

9-mars-18
Je renouvelle ma demande

12-mars-18
Sa réponse : « Je vous fais parvenir ce jour la copie de l’avis médical, que j’ai établi lors de votre visite ; vous avez eu ce jour-là un exemplaire. » Ce qui est faux (cf. le 19 mai) je précise « Le 19 mai, vous avez refusé de me donner ce document et m’avez dit que vous le transmettiez directement dans le dossier ! »

14-mars-18
Sa réponse : « Je ne me souviens pas, mais de toute façon vous l’aurez maintenant. »

Mai 2019
Je découvre qu’elle n’a jamais envoyé de document à la directrice de l’établissement Recteur.

Réponse à une demande de contre-expertise médicale.
La contre-expertise médicale n’existe pas dans l’Éducation médicale !

Je tiens à préciser que mes collègues (enseignants, responsables de cycle et secrétaire) m’ont toujours soutenue ; je suis d’ailleurs persuadée que j’aurais fait un second burn-out dans le cas contraire…

Je me tiens à votre disposition pour vous fournir des fichiers plus lisible. Merci.

— Enseignant au lycée, 27 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.