Humiliée et écœurée

Voilà 25 ans que je travaille dans une école rurale, accueillant des enfants internes dans une MECS du village. *

Il y a eu des années plus ou moins difficiles, mais j’ai eu mon lot d’insultes, de coups, de morsures, de blessures après avoir maintenu un élève en crise…

J’ai toujours essayé de faire mon travail correctement, pensant aux autres enfants qui subissent les crises de ces élèves… MECS ou pas MECS, ces enfants au trouble du comportement sont de plus en plus nombreux, les enfants mal élevés, petits rois à la maison, envahissent nos classes et ne nous respectent plus.
Nous avons tenu bon parce que nous étions une équipe.

Aujourd’hui, à cause de personnes malveillantes : élus, collègues, inspecteur, notre équipe a explosé. Descendue en flèche par mon supérieur hiérarchique, qui a cautionné des écrits anonymes me concernant, des soi-disant appels téléphoniques, je viens la boule au ventre à l’école.

Je suis pour un élu, pour une collègue, une personne gênante… L’inspecteur les soutient, sans jamais être venu vérifier les accusations.

En 30 ans d’ancienneté, je n’ai JAMAIS eu de soucis avec mes supérieurs hiérarchiques, rarement avec les collègues et les parents…

Mais aujourd’hui, on met en doute mes compétences d’enseignante, de directrice… Je suis dégoûtée par cette institution qui ne reconnait aucunement notre travail au quotidien, qui se fiche bien qu’on se fasse insulter, taper, mordre…

Tant qu’il n’y a pas de vagues, ce n’est pas grave.

Qui est cet inspecteur qui soutient un élu plutôt qu’une enseignante ?
Qui est cet inspecteur qui soutient des courriers anonymes de parents ?
Qui est cet inspecteur qui tient des propos mensongers ?
C’est ça, l’Éducation nationale ?

Lève-toi tôt, passe du temps à bosser, préparer, penser… Et d’un coup, tu n’es plus rien… On te balaye sans scrupules, sans vérifier ton travail.
Demain, je serai obligée de quitter mon école, ma deuxième maison, juste pour fuir.

Où est mon véritable métier ?

*Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS), établissements sociaux ou médico-sociaux dédiés à l’accueil temporaire d’enfants en difficulté

— Primaire, 31 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage n’autorise pas la reprise de ce témoignage par la presse.