J’ai été victime de menaces par un élève de 17 ans qui ne voulait pas sortir de la classe et a maintenu sa main levée sur moi devant tous ses camarades avant qu’un collègue (1 m 90) qui passait dans le couloir ne l’attrape par les bretelles et le fasse partir ; l’élève étant revenu menaçant se planter devant moi à la fin de l’heure pour me dire “Alors qu’est-ce que vous avez à me dire maintenant ?“, je lui ai répondu pour le désamorcer que : “toi et moi, on a rendez-vous cet après-midi au commissariat de police“, ce qui l’a un peu calmé.
J’ai immédiatement fait un rapport verbal à la vie scolaire et suis allée directement au commissariat où j’ai demandé à le faire convoquer en ma présence ; pour l’agent(e) correspondante scolaire, il s’agissait d’une faute qui relevait d’une plainte. J’ai fait un rapport écrit détaillé pour mon conseiller d’éducation.
À l’école, l’élève a écopé de huit jours d’exclusion mais la date de son éviction était imprécise de sorte que je l’ai retrouvé en classe comme si de rien n’était dans mon cours suivant, et suis allée dans le couloir chercher le surveillant pour qu’il le sorte du cours ; même chose le lendemain la date de l’exclusion de 8 jours avait carrément été déplacée d’une semaine. Je suis retournée chercher le surveillant, aucun délégué n’acceptant d’aller le chercher, tous les élèves prenant la défense de l’élève agresseur m’invitant à passer l’éponge. Quand j’étais dans le couloir, les élèves sont descendus dans la rue.
Au commissariat, la mère de l’élève a juré ses grands dieux que son fils était incapable de lever la main sur une femme et l’agent a fait remarquer que j’avais déclaré qu’il avait levé le poing alors que l’élève n’avait levé que le bras. Subtil jeu de mots qui fournissait de quoi douter de ma sincérité en général. L’élève m’a traitée de menteuse devant sa mère et l’agent, sans qu’aucune des deux ne le reprenne. L’élève ainsi soutenu a refusé de me faire des excuses et j’ai dit que dans ces conditions je porterais carrément plainte, mais comme par hasard l’agent de police m’a finalement dit qu’elle ne prendrait pas ma plainte sur ordre de “son chef” parce que l’élève avait déjà été puni à l’école. Mon administration en la personne de l’adjointe débutante a fait un rapport mensonger au rectorat selon lequel entre autres choses Madame B. (moi-même) aurait (j’insiste sur le conditionnel) été menacée et que j’avais abandonné deux fois ma classe.
Il me semble que ces situations de manque de pertinence et de jugement ainsi que d’injustice où le professeur est amené à être piétiné à la fois par les élèves et par l’administration, voire ici par les représentants de l’ordre, sont mille fois plus nombreuses encore que les agressions physiques que vous avez commencé à recueillir.
— Lycée