Mépris pour les enseignants

Peu avant le fait que je demande mon licenciement, j’étais dans une salle du rectorat. Et sur un tableau de travail avec des papiers, il était écrit : « Régler les conflits actuels en prenant de la hauteur. »
Cette phrase est un signe du mépris qui sévit contre les enseignants dans cette institution, qui semble vivre sur une autre planète.

Demandant la longue maladie pour dépression nerveuse, celle-ci n’est donnée que rarement. Le prestige de l’institution.

Certains directeurs dirigent un collège comme une kommandantur, les enseignants sont des pions, des esclaves, des larbins. Si un problème de discipline arrive, c’est de sa faute. « Vous ne savez pas gérer votre classe, vous avez besoin d’un tuteur. »
Et puis, les adultes ne sont pas parfaits et inventer de fausses accusations n’est pas un problème, si on veut se débarrasser d’un collègue.
Dans l’enseignement, tant à gauche, la solidarité n’existe pas.

Et puis, aujourd’hui, nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve quand on voit la population qui arrive sans aucune éducation. On m’a quand même fait remarquer qu’il n’était pas poli de boire devant une personne qui faisait le ramadan. Une élève particulièrement impolie durant quatre années. Sans que la direction ne bouge le petit doigt. Préférant laisser le professeur seul face à son problème.
C’est comme les téléphones portables, les enfants vont sur des sites interdits, mais c’est la faute du professeur qui ne se fait pas respecter.

Sauf qu’au bout d’un moment, cela peut déboucher sur une plainte et le professeur peut dormir en prison à cause de la lâcheté de la direction, des supérieurs qui ne sont là que pour être planqués et tranquilles.

Je suis une victime de gros mensonges et cela ne m’a apporté que de gros problèmes. Ce métier devient dangereux, car nous n’avons que peu de défenses face à la montée de la violence que seule la France connaît, avec cette jeunesse qui est soi-disant une richesse pour le pays.

Il faudra nous expliquer comment quatorze milliards de fraudes aux allocations et à la sécurité sociale représentent une richesse et une bonne chose pour les institutions françaises.

— Enseignant, 30 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.