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Doutes et solitude sur l’accompagnement des élèves transgenres

Deux semaines après la rentrée, je suis invitée par l’équipe éducative et ma direction à appeler Laure*, mon élève de seconde, Pierre*, car nous devons l’accompagner dans son chemin du transgenre (elle a 15 ans) .

Cette jeune a émis le souhait de devenir un garçon et nous devons l’appeler Pierre. Nous, les professeurs, avons été informés par mail. Pour une affaire aussi importante, j’ai demandé une réunion avec mon équipe et ma direction afin de partager les avis et d’en discuter afin d’être à même d’affronter ce genre de cas.

De mon côté, j’ai exprimé en amont mon désaccord en expliquant que je ne voulais pas cautionner son projet, pensant à l’ampleur de cette responsabilité. J’ai exprimé également le fait que je ne voulais pas être dans l’illégalité juridiquement et civilement en changeant son nom tant que son identité n’avait pas changé.

La direction a fini par accepter la réunion et a convoqué toute mon équipe. Nous nous sommes retrouvés à une douzaine autour de la table et la directrice a exposé les faits. Chacun a pu s’exprimer et je me suis retrouvée seule face à mon avis, que j’ai exposé dans le calme. Pas un collègue n’était de mon avis. Et l’équipe au complet a approuvé et soutenu le projet de Laure de devenir un homme.

Sous prétexte que nous sommes un enseignement catholique, nous devons accueillir tout le monde, accompagner les élèves dans leur bien être et nous, les professeurs, avons un rôle à jouer pour accompagner au mieux les jeunes.

Bref, grand moment de solitude… Aujourd’hui je suis la seule à continuer à appeler Laure, Laure, et je me dis que les mouvements LGBT ont réussi leur travail de sape et de destruction. La propagande au sein de l’Éducation nationale a bien fonctionné et a atteint ses objectifs.

* Les prénoms ont été changés

— Lycée, 15 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.