Par où commencer…
En 2015, on me diagnostique une endométriose profonde, touchée aux ligaments utéro-sacrés, mes règles deviennent invivables. En effet, les trois premiers jours, voire plus, jusqu’à huit jours, je suis clouée au lit par des douleurs qui ne sont maintenant soulagées qu’au tramadol, paracétamol-codéine ou de la morphine. Je me suis retrouvée à me procurer des serviettes destinées aux femmes qui viennent d’accoucher. Si je raconte cela, c’est pour situer ce que je subis maintenant au travail.
Malheureusement, cela donne lieu à des jours d’arrêt de travail de un à cinq jours, et ce, quasiment tous les mois. C’est une souffrance quasi quotidienne. La médecine ne répond pas encore à ce mal de manière à l’éradiquer… c’est tellement banal de souffrir à cause de « ses règles ».
Mon rendez-vous de carrière s’est déroulé le 22 novembre 2018. Tout se passe très bien devant mes élèves. Mais l’entretien avec mon chef d’établissement, c’est une autre histoire.
Pour aller vite, mon rapport est tout simplement « à consolider ». Pourquoi ?
Le proviseur conjointement avec l’inspectrice ne me valide pas l’item « agir en fonctionnaire selon les principes d’éthiques… » Je découvre donc que je suis un professeur sans morale ni éthique ! À cause de mes absences.
Ma maladie est un problème pour mon proviseur. Il n’accepte pas mes absences et considère que je dois trouver une solution.
Ma souffrance grandit, alors en me sentant pointée du doigt, on me parle comme à une élève. Il imprime mes absences et me fait le compte des heures manquées… comme une élève. Il essaie de me faire peur en parlant du risque d’être poursuivie en justice par des parents qui jugeront de mon inefficacité face à leurs enfants.
Mardi, je sors de cet entretien, qui a été motivé par une poignée d’élèves revanchards ne réalisant pas les conséquences de leurs paroles destructrices. M. X décide de rédiger un rapport et de le consigner dans mon dossier tout en le transmettant à mon inspectrice.
Je suis effondrée. Je dois vivre avec cette maladie, qui ne se voit pas. Peut-être qu’on ne me croit pas.
Et maintenant, je dois me lever tous les matins, me présenter dans le lycée d’un homme dénué de toute empathie, qui ne m’a apporté aucun soutien et qui m’a stigmatisée comme étant la prof « absente », donc incompétente.
Aidez-moi…
— Enseignant au lycée, 8 ans d’ancienneté