Surcharge, on va imploser

J’aime mon métier… Je tiens, car ce métier, je l’ai choisi, et que je suis bon professeur (environ 70% des élèves aiment mes cours). Je n’ai pas de problèmes de gestion de classe, mais voilà, à vouloir répondre aux attentes de la hiérarchie (toujours plus), aux attentes des élèves (toujours plus hétérogènes…), avec des cas de plus en plus difficiles relatant parfois plus de la psychiatrie ou du pénal qu’autre chose…

Le burn-out est passé l’année dernière avec envie de suicide. J’ai profité de cet été pour me reposer, prendre du recul, profiter de mon mari et de mes 2 magnifiques petits garçons qui m’ont reboostée…

C’est la rentrée.

Première semaine : pour moi, ça va.
Pour mes collègues, les incidents commencent (bagarres, insultes, jets de projectiles)… Les emplois du temps ne sont pas prêts, il n’y a pas de cantine (pour prendre de bons repas équilibrés), pas de salles de cours attribuées, des classes surchargées, aucune salle informatique ne fonctionne (problématique en filière professionnelle et avec des terminales). 8h de cours sur une journée avec des animaux à gérer (30)… C’est trop !!!

Et enfin, voilà le cercle vicieux se met en place…

Première insomnie (trop de tensions toute la journée), à 7 h photocopieuse en panne pour le cours de 8 h, trouver une salle, pas de proviseur pour affecter une salle (la secrétaire me dépanne)… À midi, aller chercher une salade vite fait, de nouveau chercher une salle… Il fait 40 degrés, on étouffe dans les salles…

Bref, je vais lâcher !
Pas par incompétence, mais pour ne plus subir ce manque de moyens matériels et humains qui nous ajoute de la charge mentale… Et des élèves (ou délinquants) dont on ne sait plus quoi faire ! La part de ces profils augmente d’année en année !!

Tout cela est brouillon, car rude journée… Je ne veux pas abdiquer, j’attends chaque année des améliorations… Mais ma santé ne tient plus et les conditions de travail sont intolérables…, insupportables…

Merci d’avoir laissé cet espace pour recueillir nos témoignages (on est beaucoup en salle des profs à parler déjà de poser des arrêts pour tenir l’année et ne pas perdre notre travail.). Moi, le burn-out est déjà là, car je ne voulais pas jouer ce jeu… Avant de faire n’importe quoi, je vais me préserver…

— Lycée, 15 ans d’ancienneté

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.