Un soutien insoupçonné

J’ai eu une enfance très difficile, avec une maman schizophrène et un père inconnu, une famille nombreuse et beaucoup de blessés. Bref, un vide dans lequel j’ai dû grandir seule.

Une enfance pareille entraine tout un lot de difficultés qui demande une volonté de fer pour pouvoir s’en sortir. L’école est devenue mon seul lieu sécurisant où j’avais des repères.

Je remercie infiniment tous les enseignants de la plus petite école jusqu’au lycée, sans nécessairement savoir d’où je venais, pour m’avoir soutenu et encouragé. On ne se rend pas compte de la puissance d’une parole encourageante et d’une attention. Quelqu’un qui te voit, qui te dit que tu vaux quelque chose, et qui te pousse à espérer.

Je regrette les classes du collège blindées, les professeurs débordés de travail et d’émotions, et des enseignements si standardisés, standardisant, c’est vrai…

Mais je suis admirative de ces enseignants, qui malgré tout étaient là.

Ce sont ma maîtresse de primaire si créative et investie qui nous faisait écouter un nouvel artiste chaque semaine, mon maître de primaire Frédéric, si souriant, enthousiaste et attentionné, à ma professeure de biologie du collège qui avait un sens critique, à ma professeure d’anglais qui nous avait fait faire de super exposés sur les Aborigènes d’Australie, à ma professeure de mathématique douce et attentionnée, à ma professeure de Français si douce et intéressée par son travail, à ma professeure d’histoire et géographie et de philosophie du lycée qui m’avait tant encouragé à persévérer, à mon professeur d’anglais du lycée drôle et si cultivée.

Bien que les difficultés se sont montrées de taille pour me construire, j’ai su continuer mes études jusqu’au master, et même un deuxième master. Un grand merci pour ceux là et pour ceux qui transmettent l’amour de leur profession à un amour de la vie.

L’auteur de ce témoignage autorise la reprise de ce témoignage par la presse.